Artistes

slide

Kankasia

thumbnail

Amaranta‏

J'ai découvert le slam lors d'un voyage aux Etats-Unis en l'an 2000. J'étais alors dans une sorte de crise d'identité qui me paraissait irrésoluble.
J'ai fait la connaissance d'un franciscain qui m'a fait découvrir la côte ouest, et m'a aidée à reprendre confiance en moi. Il m'a conseillée de m'intéresser au mouvement slam qui existait aux Etats Unis depuis plus de dix ans.

Quand je suis revenue à Paris, j'ai tapé le dit mot sur internet et me suis apperçue que le slam commençait son émergence en France, avec les permiers pionniers Nada et Pilote le Hot.

Je me souviendrai toujours de la première fois que j'ai lu un poème sur une scène ouverte de slam.
Je pensais que seules les personnes qui avaient suivi des cours de théâtre ou les professionnel de la parole pouvaient ainsi s'adresser à un public. Je me suis retrouvée inscrite par hasard...j'ai lu mon texte avec une grande simplicité, dans ce petit bar du nord de Paris appelé « La Chaumière des quatre coins du Monde ».

La scène était animée par Rouda et Neo Bled. La salle était comble, et je voyais tous ces yeux qui pétillaient.
Si j'avais su que je serai amenée à côtoyer certains de ces poètes pendant plus de dix ans ? Il y avait le poète Yann Thomas qui m'encourageait au premier rang, je le croise encore sur les scènes de la capitale.

A la fin du texte tout le monde a crié de joie, j'en étais hallucinée.
Voilà comment on recevait, et que l'on reçoit toujours, les nouvelles slameuses à Paris.

Une formidable aventure a commencé, je crois avoir écumé toutes les scènes slam de la capitale, et connu la plupart des animateurs, j'en cite Shakyamuni, Tsunami, Nada, Yo, Rim, Caroline Carl, Le Shtroumpf et tant d'autres...
J'ai été amenée à animer quelques scènes, dans le quartier du Marais, mais aussi à Barbès ou dans le nord de Paris 17.
Notre assocation s'appelait Art de l'Agora, les membres fondateurs sont JP L'homme, de la marque Kankasia, mais aussi Fred et Deïna, auteurs de deux documentaires sur le slam et du collectif multimédia Génération Slam.

Nous avons été très actifs dans l'événementiel slam, ateliers, forums, créations et multimédia.

C'est difficile de résumer plus de douze ans d'activisme slam.
Chaque fois j'ai essayé de faire renaitre ce grand éclat humain qui m'a ouvert ses bras et qui m'a fait ouvrir les miens. Entre 2001 et 2014, je suis montée sur les scènes slam d'Avignon, de Marseilles, de Lyon de Nantes, mais j'ai aussi ouvert des scènes en Colombie et au Chili, mon pays natal.
Les poètes là-bas sont marquants, ils ont tout de suite aimé les valeurs du Slam.

Aujourd'hui, en ce mois de décembre 2015 je vis à Montpellier. Le slam se fait attendre, mais peu à peu il avance, surtout dans le quartier Figuerolles, qui serait un peu l'équivalent du Belleville parisien.
Les gens de plume se revendiquent davantage poètes ou chansonniers...
Ils trouvent le slam trop américains.
Je ne manque j'amais d'arguments pour montrer les principes d'ouverture, de partage et de créativité que peut apporter la culture française au mouvement poétique de Chicago.

Peu à peu le collectif héraultais « Relèvement Poétique » tend à officier des sets de slam à la Pleine Lune. On s'y croisera sûrement pour un cri en rythme et en rimes.
L'association de slam bellevilloise, Art de l'Agora a migré à Montpellier et s'appelle désormais Ciel Ouvert.
Elle a pour idée de donner la parole poétique aux habitants de quartier dans les squares et places publiques.
Le slam m'a donnée un cap, la poésie des racines, le stylo, un cadre et la parole, un acte de vie.